Vetoomus on osoitettu: BVG

Chère BVG,  On en a assez ! Assez d’être chaque jour insulté·e·s, offensé·e·s et rabaissé·e·s dans vos métros. On nous traite de « fainéant·e·s » parce que nous avons perdu notre travail ou de « migrant·e·s illégaux » parce que nous avons dû fuir notre pays d'origine. On nous traite de « criminel·le·s climatiques » parce que nous nous engageons pour un avenir meilleur. De « fous woke », de « haineux d'Israël » et de « parasites sociaux »... 

Chère BVG, nous parlons des écrans suspendus au plafond de vos métros et des contenus qui y sont diffusés en boucle. Vous avez vendu les meilleurs emplacements publicitaires dans vos trains à la maison de presse Springer, c'est-à-dire à des médias qui, plus que tout autre, sont synonymes de désinformation et de propagande misanthrope. Ils font de la violence contre les femmes un problème lié à « l'immigration incontrôlée », violent la vie privée et la dignité humaine, exposent les cadavres d'enfants ou font la promotion de crimes contre l'humanité. Non, « Die Welt », « B.Z. » et « BILD » ne sont pas des journaux comme les autres. Leur modèle économique n'est pas le journalisme ou le divertissement, mais la propagation de la haine, des mensonges et la division de notre société. Aucune maison de presse n'est aussi souvent réprimandée par le Conseil de la presse. Avez-vous vraiment oublié si vite comment Springer lui-même a inventé l'histoire mensongère selon laquelle Kazim Akboga (RIP) se serait jeté devant l'un de vos métros ? 

Chère BVG, nous sommes les victimes de votre pacte avec la maison de presse Springer. Les apprenti·e·s et les fêtard·e·s, les personnes en fauteuil roulant et les amateurs de brocantes, les musulman·e·s, les migrant·e·s, les juifs/ves et les personnes à la recherche d'un logement, les employé·e·s de poste et les personnes queer. En bref : vos client·e·s. Nous payons notre ticket pour que vous nous transportiez rapidement et en toute sécurité d'un point A à un point B. Pas pour que vous fassiez de nous, contre notre gré, les consommateurs/trices d'une maison de presse qui nous présente chaque jour comme des ennemi·e·s. Et quelle estime pouvons-nous encore avoir en tant qu'employé·e·s et apprenti·e·s, alors que nous sommes personnellement touchés par la propagande haineuse diffusée sur vos écrans, en plus de vos bas salaires, de vos horaires de travail difficiles et de votre charge de travail croissante ?

Chère BVG, nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous. Nous souhaitons que vous, vos collègues et vos client·e·s payants, soyez à nouveau au centre de vos préoccupations, et non les intérêts d'une maison de presse qui méprise profondément la diversité qui règne chaque jour dans vos trains. Nous ne pouvons bien sûr pas accepter l'argument selon lequel vous n'êtes pas responsables des contenus incitant à la haine et à la désinformation tendancieuse diffusés sur les écrans de vos propres trains. Obligez l'exploitant de Berliner Fenster, mc R&D GmbH, à diffuser des informations qui nous concernent vraiment et qui favorisent la cohésion dans notre ville. Faites en sorte que nous nous sentions à nouveau à l'aise chez vous et jetez Springer par la fenêtre !

Cordialement, vos usagers.ères quotidien.nes et vos employé.es fidèles.